Archives Mensuelles: mars 2015

L’analyse des accords musicaux avec le logiciel Pizzicato

Continuons notre promenade informelle dans l’univers de la composition musicale. Nous avions identifié le rythme, la mélodie et l’harmonie comme des piliers de la composition. Chacun d’eux peut être utilisé comme base pour découvrir les deux autres. L’idée est que chacun de ces éléments doit être en symbiose avec les autres, de manière à créer une cohérence dans l’oeuvre.

Si vous possédez déjà une mélodie, essayez de la transcrire en note dans Pizzicato en utilisant les outils des notes ou en jouant votre mélodie sur un clavier musical en enregistrement direct. Voyez quelles sont les notes principales de la mélodie et celles-ci vous aideront à découvrir les accords qui pourront l’accompagner agréablement. Vous pouvez par exemple utiliser les fonctions d’analyse d’accord de Pizzicato Professionnel. En sélectionnant une ou plusieurs mesures, le programme analyse les notes se trouvant dans ces mesures et en déduit un tableau des accords les plus probables que vous pouvez utiliser. Le programme propose par exemple un accord par mesure (celui qui possède la plus grande probabilité de cohérence avec les notes de cette mesure) et ensuite vous avez un choix multiple vous permettant de sélectionner les autres choix possibles et de les écouter. Pour cela il faut combiner les outils d’analyse d’accord et ceux permettant ensuite de transformer les accords en notes d’accompagnement.

Pour effectuer cette analyse, Pizzicato procède de la manière suivante. Un tableau des 12 notes de base est créé : Do, Do#, Ré, Ré#,… jusqu’à Si. Les enharmonies sont négligées (Do# égal Ré b). Pour chaque note présente dans la mesure analysée, on calcule sa valeur rythmique et on incrémente la présence de la note parmi les 12 du tableau de base en proportion de sa durée rythmique. En d’autres termes, on initialise un tableau de 12 notes avec une valeur nulle pour chacune. Puis on prend la première note de la mesure. Si c’est par exemple un Fa noire, la case Fa du tableau se voit ajouter une valeur de 480 (chiffre arbitraire pour mesurer la durée de la noire). Un La en croche augmentera la case La du tableau avec une valeur de 240 (la moitié d’une noire de 480), et ainsi de suite. Lorsque toutes les notes de la mesure ont été analysées, Pizzicato se retrouve avec un tableau reprenant la présence statistique des notes de la mesure.

Les notes ayant le plus haut taux de présence sont alors considérées comme appartenant à un accord qui sonnerait bien avec la mesure. Dans la phase suivante, Pizzicato analyse tous les accords possibles et compare chaque accord à son tableau. Ensuite il range les résultats dans l’ordre à partir du meilleur et en descendant vers les accords les moins probables. L’analyse proposée à l’écran indique d’abord pour chaque mesure l’accord statistiquement le meilleur. Un choix multiple permet ensuite de visualiser et sélectionner les autres.

Pour limiter le nombre des choix possibles, Pizzicato vous permet également de choisir une gamme de départ, ce qui supprime automatiquement de nombreux accords possibles. Un autre avantage de sélectionner une gamme est que cela rend la mélodie plus cohérente. En effet, si vous analysez une mélodie de 10 mesures, Pizzicato pourra vous aider à repérer la gamme idéale à laquelle cette mélodie appartient et la recherche d’accords pourra se limiter aux accords de cette gamme.

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Cette analyse peut se faire aussi bien sur une seule mesure que sur plusieurs instruments comme par exemple pour toutes les voix d’une chorale ou les instruments d’un orchestre. En fait, au plus il y a de voix différentes analysées, au plus l’accord est déjà déterminé et au moins il y aura de possibilités. La fonction de recherche d’accord vous aide alors à découvrir les noms des accords implicitement contenus dans un morceau de musique.

Bien entendu, cet outil d’analyse et de recherche d’accords a ses limites. Il est basé sur le principe de cohérence entre les notes d’une mélodie et l’accord qui l’accompagne. Comme nous l’avons vu le mois dernier, la cohérence n’est pas nécessairement synonyme de beauté et d’esthétique. Mais pour celui qui ne connait rien aux accords et à l’harmonie, reconnaissons que c’est déjà un bon pas en avant. Les accords proposés peuvent être écoutés et un choix multiple permet à l’utilisateur de tester les différents accords les plus probables et de sélectionner ceux qui s’enchaînent le mieux pour donner l’effet que le compositeur désire.

Vous trouverez dans le manuel écran de Pizzicato Professionnel (ainsi que sur notre site) des leçons sur les accords, leurs constructions et leurs enchaînements. Ces informations pourront vous aider à comprendre un peu mieux la manière dont les accords sont formés.

Dominique Vandenneucker

Concepteur de Pizzicato.

La mélodie et l’harmonie

La mélodie est l’un des traits caractéristiques d’une oeuvre. Dans une mélodie, il y a les notes jouées mais également les valeurs rythmiques de chaque note. Cette combinaison « notes+rythmes » donne son trait personnel à une composition.

Une mélodie bien conçue donnera déjà une pulsion rythmique à l’oeuvre ainsi qu’une idée du parcours harmonique, même lorsque la mélodie est jouée seule. On pourra y distinguer des notes principales et des notes secondaires. Les notes principales seront les notes placées sur les temps forts (premier et troisième temps d’une mesure en 4/4 par exemple, ou premier temps d’une mesure en 3/4,…) ou celles qui dureront plus longtemps, sur lesquelles la mélodie se reposera ou se terminera. Les notes secondaires seront des notes généralement plus courtes, placées sur des temps faibles (second et quatrième temps d’une mesure en 4/4, second et troisième temps d’une mesure en 3/4,…) ou des contretemps (croches 2, 4, 6 et 8 dans une mesure de 8 croches en 4/4,…) et destinées à orner les notes principales, à servir de passage entre les notes principales.

Essayez dès le début de placer vos mélodies dans une structure rythmique. Pratiquement, comptez par exemple de 1 à 4 (mesure en 4 temps) en renforçant les temps 1 et 3, battez le rythme avec votre pied et laissez-vous aller à chantonner un air de votre inspiration. Donnez des points d’appui à votre mélodie sur le premier temps afin de bien marquer celui-ci.

L’harmonie est l’art de combiner plusieurs notes pour former un tout harmonieux à l’oreille. L’écoute simultanée de deux ou plusieurs notes provoque des battements agréables ou désagréables à l’oreille, selon les rapports des hauteurs des notes combinées. Le côté « agréable ou désagréable à l’oreille » est évidemment subjectif. En règle générale, plus les rapports mathématiques des fréquences sont simples, plus l’écoute sonnera « juste ».

Par exemple, en jouant un Do et un Sol le rapport mathématique est de 3/2, ce qui sonnera fort juste. Un Do et un Si donneront un rapport de +/- 15/8 et sonnera moins juste que le rapport 3/2. Ainsi on pourrait établir une échelle classifiant les intervalles sur une échelle de « justesse ». En combinant plusieurs notes dans un accord, cet accord pourrait se voir attribuer un « coefficient de justesse », fonction des rapports de chacune des notes avec les autres.

Remarquez que l’on distingue ici les termes « juste » et « agréable à l’oreille ». La qualité de justesse d’un accord pourrait en effet être calculée comme indiqué ci-dessus, mais cela n’impliquerait pas qu’un accord juste soit nécessairement agréable… En effet, le caractère agréable ou esthétique dépendra du contexte dans lequel on utilise l’accord et ce que l’on veut qu’il exprime. Un accord trop « juste » pourra sonner « creux » car il ne possède pas assez de richesse dans son contexte pour exprimer ce qu’on attend de lui. Tout cela reste donc assez subjectif et dépend directement de ce que le compositeur veut exprimer.

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Dès que plusieurs notes différentes sont entendues simultanément, un accord se forme. L’harmonie étudie les diverses combinaisons de sons, les classifie sous la forme d’accords et établit des règles pour enchaîner ces accords afin de former une progression harmonique ou progression d’accords. C’est le point de vue « vertical » de la musique, car on regarde principalement la formation des accords, formés verticalement sur la partition par le jeu simultané de plusieurs notes. D’autre part, le contrepoint se penche plus sur l’aspect « horizontal » du parcours de plusieurs mélodies simultanées. L’harmonie et le contrepoint se complètent donc et fournissent ensemble des règles pratiques pour la composition.

Une règle qui peut être utilisée pour l’enchaînement des accords est que chacune des mélodies qui en découlent soit agréable à l’oreille. En écoutant des mélodies diverses, vous vous rendrez compte qu’il y a des passages mélodiques qui impliquent presque automatiquement la note suivante. C’est comme si on pouvait deviner la note qui va suivre, tellement la mélodie tend naturellement vers celle-ci. Lorsque plusieurs mélodies se combinent pour former des accords, ce phénomène se produit à l’intérieur des accords et peut donner cette même impression d’un accord qui va suivre irrésistiblement un autre.

L’harmonie explique notamment cela par la « résolution » des accords. Une note apparaît dans une des mélodies et crée une tension (autrement dit, un intervalle avec un coefficient de justesse plus bas que la moyenne) qui demande à se résoudre de manière naturelle vers une autre note. Lorsque cette autre note est jouée, l’accord est donc modifié : on dira qu’il s’est résolu.

Si l’harmonie n’existe que par la multiplication des notes, une mélodie unique peut malgré tout déjà suggérer une harmonie, car cette mélodie contient plusieurs notes jouées successivement et lorsque l’on prend les notes principales de la mélodie et qu’on les joue simultanément, on obtient selon les cas un accord de plusieurs notes, qui peut être utilisé pour orienter l’accompagnement et générer une harmonie.

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Vu les liens intimes existant entre la mélodie, le rythme et l’harmonie, chacun de ces trois éléments peut aider à démarrer une composition et à inspirer les deux autres. Ainsi, un accord peut inspirer une mélodie par l’utilisation des notes de cet accord comme piliers de la mélodie (notes principales) entre lesquelles on utilisera les notes de passage. Nous verrons cela plus en détail plus tard. En attendant, j’espère que tout ceci pourra vous donner une vue plus claire de la composition et vous motivera à composer plus…

Dominique Vandenneucker

Concepteur de Pizzicato.

Les professeurs de musique et leurs aspirations – la technologie dans les académies de musique

 

La formation des professeurs de musique et leur carrière: la collégialité

En certaines occasions, en certains lieux, il peut arriver qu’il y ait pénurie de professeurs de musique. C’est pourquoi leur recrutement est une priorité et une priorité majeurs – à côté de l’évaluation des étudiants, l’instruction musicale des enfants et la technologie musicale.

Poursuivre l’enseignement musical en tant que carrière est une décision importante que les étudiants en musique qui sont dans l’enseignement supérieur prennent suite à des rencontres avec des professeurs remarquables, à des expériences et à des événements (tels que la possibilité de donner des cours à des étudiants plus jeunes, des concerts, des concours), à l’influence de leurs parents et à l’examen minutieux de leurs sentiments personnels (amour de la musique, appel à enseigner).

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Les professeurs de musique expérimentés ne manquent pas de parfaire leur formation via des sessions et des cours dans un contexte collégial. La collaboration et la collégialité semblent essentielles dans un contexte où le travail d’enseignement apparaît comme une activité isolée (le professeur est généralement seul dans sa classe, «face» à ses élèves, cela ne veut pas dire qu’il y a une opposition entre ses élèves et lui, mais il reste qu’il est seul responsable de la transmission du contenu et de la vérification de son acquisition).

Les professeurs de musique utilisent la technologie – pas de technologie en classe sans eux

Les professeurs de musique veulent se sentir importants et impliqués dans leur cadre de travail, c’est bien naturel. Pour cette raison, le principal joue un rôle important de valorisation et d’apport d’information. En effet, comme beaucoup de professeurs de musique passent beaucoup de temps à réfléchir, à analyser leur pratique, à écrire des comptes-rendus sur ce qu’ils enseignent et sur la manière dont ils le font, le principal doit les aider à déterminer les meilleures pratiques dans le cadre de l’établissement musical spécifique où ils enseignent.

Par ailleurs, à l’heure actuelle, les professeurs de musique peuvent tailler leur expérience professionnelle quasiment sur mesure grâce à différents programmes d’approfondissement ou de découverte. Ces programmes portent souvent sur l’emploi de la technologie en classe, la créativité en matière de transmission du savoir et des techniques de composition. En matière de technologie musicale, comme les enseignants, que ce soit au niveau national, régional ou local, enseignent la musique classique, ils utilisent souvent des logiciels orientés sur la création de partitions.

C’est habituellement le directeur d’établissement et un petit cercle de professeurs qui génère, en accord avec des programmes, de nouvelles voies d’apprentissage, qui commence à utiliser de nouveaux outils et à les partager avec les autres enseignants. Ceux-ci, parfois, assurent ensuite le relais afin que les élèves puissent en bénéficier. C’est ce que j’ai vu moi-même dans un certain nombre d’académies de musique, rencontrant régulièrement des directeurs et enseignants afin de leur donner de l’information sur le logiciel de composition et notation musicale Pizzicato.

En tout lieu, je rencontre des directeurs d’académie cultivés et dans un certain nombre de cas ils ont déjà acquis un logiciel pour leur propre travail (préparation d’examens, concerts dans le cadre de leur école, composition musicale personnelle, etc.), que ce soit Pizzicato ou un autre, parfois ils en ont même plusieurs.

Et de temps à autre il y a là un pédagogue très motivé ou une équipe pédagogique qui est vraiment très préoccupée par la diffusion de la technologie auprès des jeunes parce qu’elle sait que si les étudiants ont un outil à la maison, ce sera un atout pour eux dans le cadre de l’apprentissage de la musique.

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Dans ces cas-là, j’ai conscience de faire un travail utile quand je présente le programme gratuit pour l’éducation de Arpège Musique pour les écoles, les enseignants, les étudiants et les chorales, programme qui offre à tous les acteurs de l’éducation musicale la possibilité de télécharger gratuitement notre logiciel de notation musicale « Pizzicato Loisirs » : tout le monde peut s’enregistrer librement à la page http://www.arpegemusique.com/logiciel-education-musicale.htm#B4

Pour les professeurs déjà informatisés qui ont des compétences en matière de technologie musicale et qui n’auront aucune difficulté à maîtriser Pizzicato, je recommande 8 produits pour créer et transcrire de la musique à un prix préférentiel. Ce second programme éducation, payant mais tout à l’avantage des acteurs de l’éducation musicale, est présenté de manière complète ici: http://www.arpegemusique.com/education.htm. Il offre des ristournes exceptionnelles sur des logiciels de très haute qualité.

J’espère qu’en les découvrant et en les présentant, les professeurs de musique seront à même d’approfondir, renouveler et partager leur amour de la musique et ainsi contribuer activement à la formation de futurs enseignants. Dans un contexte qui voit l’importance de la technologie, un logiciel musical comme Pizzicato peut contribuer en partie à servir la cause de la musique.

Musicalement,

Françoise Delsaux

Arpège Musique

Programme éducation